Les gants, en plus du casque et du blouson, font partie des équipements indispensables pour protéger les motards. Mais il existe de nombreux modèles de gants et il n’est pas toujours aisé de faire le bon choix. Car il faut savoir qu’à partir du 20 novembre 2016, porter une paire de gants homologués va devenir obligatoire pour les conducteurs et passagers de deux-roues motorisés. Voici ci-dessous quelques conseils pour bien choisir des gants adaptés à vos besoins et des informations utiles concernant le port de gants homologués.

La sélection des gants :

Tout d’abord, avant d’investir dans une paire de gants sans savoir si elle vous conviendra vraiment, il est nécessaire de se poser les bonnes questions :

  • Quel modèle choisir entre des gants d’hiver, d’été, avec ou sans coque, en cuir plus ou moins souple ?
  • Quelle va être leur efficacité pour protéger les mains ?
  • Dans quelles conditions allez-vous utiliser ces gants ?
  • Sous la pluie ? Par beau temps ?
  • Sur quel type de route allez-vous conduire ?

Choisir la bonne taille de gants :

Les gants doivent être confortables car sur des longs trajets, vous risquez d’avoir une gêne pour piloter convenablement. Mesurez la taille de votre paume, enfilez le gant, serrez le poing et secouez légèrement la main à plusieurs reprises : prenez en compte que si le gant est trop large, votre main va glisser à l’intérieur et vous allez rencontrer des difficultés pour actionner certaines commandes. S’il est trop serré, vous allez avoir du mal à bouger les doigts et cela va couper la circulation du sang. Vous allez donc devoir forcer pour bouger vos articulations, ce qui va engendrer des blessures au niveau de la main comme des coupures et des ampoules et va créer un handicap dans le pilotage de votre moto.

Ensuite, une fois le gant mis, posez la main sur une surface plane et appuyez légèrement entre les doigts. Ceux-ci doivent avoir une marge d’environ 1 à 2 mm par rapport à l’extrémité du gant. Testez ensuite sur un guidon en fermant la main afin de vérifier que les coutures ne forcent pas sur le bout des doigts.

Enfin, profitez-en pour regarder si votre pouce reste bien mobile sur le guidon pour actionner facilement les commandes dont vous avez besoin.

Matière et protection des gants :

Les gants en matière textile :

Ce sont les gants les plus légers et les plus souples. Mouillés, ils sécheront plus vite que les gants en cuir car ils ne retiennent pas l’eau. Au niveau de la paume est placée une pièce de kevlar ou de cuir pour renforcer le gant et offrir une résistance supplémentaire à l’abrasion en cas de chute.

Les modèles en cuir :

Vous trouverez des gants en cuir de vachette et en cuir de chèvre. C’est ce dernier qui est le plus vendu de nos jours car il offre une meilleure résistance à l’abrasion et est également plus souple que le modèle en vachette.

Les renforts et protections :

Gardez à l’esprit que c’est la paume qui doit être protégée en priorité car en cas de chute, le premier réflexe est de mettre les mains en avant donc ce sont les paumes qui entreront en contact en premier avec l’asphalte. Plus le gant possédera de protections, plus il protégera votre main efficacement. Le mieux est de prendre un modèle possédant des renforts sur les phalanges et la tranche de la main ainsi qu’au dessus du poing. De plus, pour éviter que l’auriculaire ne se torde en cas de chute, certains gants sont dotés d’une fixation entre l’auriculaire et l’annulaire, offrant une protection supplémentaire pour les doigts.

Sachez que des gants renforcés par des éléments rigides seront plus efficaces contre les frottements, mais seront peut-être insuffisants pour absorber l’énergie causée par un impact. Et des pièces trop rigides risquent en plus de se casser lors d’un choc et provoquer des lésions encore plus importantes. Il faut donc choisir des matières qui vont être capables d’absorber les chocs sans se briser ni se déformer. Si le gant est équipé de plaques de plastique ou de carbone, il faut veiller à ce qu’elles soient montées sur du gel ou de la mousse pour protéger la main plus efficacement.

De même, certains modèles de gants sont équipés de rivets en métal placés sur la paume pour permettre de glisser sur le bitume en cas de chute et protéger le gant de l’abrasion. Regardez-bien que le côté du rivet tourné vers votre paume soit séparé de cette dernière par une pièce de cuir, ou mieux encore par une protection ignifugée car dans le cas contraire, le frottement dû à une chute ferait chauffer le rivet et vous brûlerait la main. A noter que les modèles de gants récents sont de moins en moins équipés de ce type de protection.

Maintenant, une fois que vous avez vérifié que votre paume est correctement protégée, veillez à ce que le poignet le soit également. Celui-ci doit être maintenu car lors d’un choc, lorsque vous posez la main sur le sol, le poids complet de votre corps (ainsi qu’une partie de celui de la moto si vous n’êtes pas éjectés de l’engin) repose directement sur le poignet, entraînant luxation, fêlure ou fracture du scaphoïde. Certains gants sont équipés de serrages particuliers pour protéger le poignet en cas de choc.

Les gants moto été :

Il est vrai que les motards négligent parfois le port de gants lorsqu’il fait chaud alors que le risque de chute en été est réel comme lors des autres saisons. Si vous optez pour des gants en matière textile, ils seront certes moins chauds que les gants en cuir car ils seront mieux aérés et offriront plus de confort, mais ils seront plus fragiles. Prenez des gants étant équipés de renforts en cuir aux endroits les plus exposés lors des chutes. Si vous choisissez des gants en cuir, ils seront plus solides et résisteront mieux à l’abrasion, mais devront nécessairement être dotés de micro-perforation pour mieux laisser passer l’air à l’intérieur.

Les gants moto hiver :

Leur choix s’avère plus compliqué que pour des gants été car ils doivent protéger du froid sans ôter la sensation de préhension indispensable à la bonne utilisation des commandes. Ils sont équipés d’une membrane qui allie à la fois chaleur et étanchéité. Il ne faut surtout pas prendre des gants trop serrés. Le gant doit être légèrement ample afin de laisser circuler le sang dans les doigts. De même, la chaleur corporelle sera confinée à l’intérieur du gant et circulera plus facilement.

Maintenant, le confort est une chose, mais la sécurité ne doit jamais être négligée ! Vous devez porter des gants qui permettent de réagir prestement en toute circonstance. Si vous roulez dans une région où il pleut souvent, pensez à investir dans des gants réalisés dans des matières qui sèchent rapidement.

Il existe des modèles de gants chauffants et d’autres équipés de thermostats pour un meilleur confort. Le prix sera bien sûr plus onéreux, mais la sensation n’en sera que plus agréable.

Les gants mi-saison :

C’est le bon compromis entre les gants été et hiver. Au niveau de l’étanchéité, la membrane les rend plus chauds que les gants été mais ils seront plus fins que les modèles pour l’hiver.

L’avantage est que si vous ne roulez pas lorsqu’il fait trop chaud ou trop froid, cette paire de gants remplira entièrement sa fonction et vous n’aurez pas besoin d’investir dans une paire plus chaude ou moins épaisse.

Prenez garde aux gants équipés de matière déperlante qui risquent de devenir trop glissants pour utiliser les commandes en cas de pluie !

Les manchettes :

Au niveau du serrage, le dispositif doit faire en sorte que le gant doit être bien maintenu sur la main, même si vous subissez une glissade importante. Si vous perdez le gant en cas de chute, vous risquez de subir des lésions plus graves allant jusqu’à des brûlures au 3ème degré ou des arrachements de la peau. Le mieux est de posséder des gants avec manchettes réglables qui recouvrent bien l’articulation du poignet. Cette manchette doit être de longueur suffisante pour être placée au dessus du blouson en cas de pluie et ainsi empêcher l’eau de rentrer dans le gant, mais elle doit également pouvoir se placer sous les manches du blouson.

Le port de gants homologués rendu obligatoire !

Dès le 20 novembre 2016, tous les motards devront portés des gants homologués. Il n’existe pas de norme française (NF) pour les gants moto, l’homologation s’effectue selon la norme européenne (CE) EN 13594. Des tests sévères sont réalisés concernant la résistance des gants à l’abrasion et la capacité des coques de protection à absorber les chocs. Les gants autorisés pour la conduite des deux-roues motorisés sont ceux qui possèdent une étiquette ‘CE’ accompagnée d’un pictogramme représentant un motocycliste. Prochainement, il faudra privilégier la mention KP niveau 2 (pour knuckle protectors –protection des jointures) qui sera ajoutée sur l’étiquette avec le pictogramme. Ce niveau 2 correspond au niveau de protection maximale et signifie protection des doigts, des articulations et des poignets.

Au niveau de la loi :

Les motards ne respectant pas la nouvelle réglementation du port de gants homologués et qui seront contrôlés par les forces de l’ordre pourront se voir infligés du retrait de 1 point sur leur permis de conduire et devront payés une amende de troisième classe se montant à 68 euros. Leurs passagers sont également concernés par cette réglementation et s’exposent à la même sanction. Tous les conducteurs de 2 roues motorisés sont concernés, même ceux conduisant des motocyclettes, des cyclomoteurs, des tricycles ou quadricycles à moteur.